DECFO-SYSREM: combattre les nouvelles inéquités


Si elle améliore la situation d'une majorité de collègues, la nouvelle politique salariale de l'Etat (DECFO-SYSREM) a eu comme effet collatéral de mettre en lumière des inéquités de traitement édifiées historiquement entre les diverses catégories d'enseignant-es de notre canton. La SPV appelle ses membres à participer à la manifestation prévue le 10 décembre à 17h30 (Rue Caroline, Lausanne).


Plus grave! Alors qu'elle était sensée apporter de la cohérence, cette nouvelle politique salariale génère à son tour de nouvelles et importantes inégalités.

Dans les salles des maîtres, on s'est mis à comparer les salaires, les parcours, l'ancienneté, les diplômes et les responsabilités. Beaucoup estiment que leur voisine ou leur voisin est mieux traité qu'il ou elle ne l'est, notamment en regard des tâches que chacun-e accomplit.

De plus, dans un contexte où certain-e-s sont "perdant-e-s", les "gagnant-e-s" se font petit-e-s et hésitent à faire entendre leur voix.

Certain-es, enfin, classé-e-s jusqu'ici à même hauteur ou à une hauteur supérieure que d'autres se voient relégué-e-s dans un niveau inférieur de l'échelle et se sentent en conséquence méprisé-e-s et dévalorisé-e-s.


Cette situation est délétère.

La politique de l'Etat en porte la responsabilité en première ligne. Notamment par le fait que DECFO-SYSREM n'a pas su trancher clairement entre une politique de rémunération basée sur le poste de travail et un salaire défini selon les diplômes obtenus.

De plus, dans les établissements, c'est l'organisation locale qui prime: les enseignant-e-s n'interviennent pas obligatoirement dans les degrés ou les disciplines qui correspondent à leurs diplômes et à leurs qualifications…


Le Comité cantonal de la SPV est particulièrement attentif à cette situation et aux tensions qu'elle produit. Il en appelle, dans un premier temps, au respect de toutes et de tous et à la modération de chacun-e.

Mais, prenant ses responsabilités et faisant droit aux revendications des catégories dévalorisées, il mettra tout en oeuvre, sur les plans syndical, politique et juridique, afin qu'une meilleure équité puisse être obtenue. Ce combat doit être celui de toutes et de tous, quelle que soit le sort que DECFO leur a fait.

Dans ce contexte, et à ce jour, le Comité de la SPV a notamment identifié comme particulièrement problématiques les catégories ci-dessous:

Enseignant-e-s de rythmique : Ils et elles sont classé-e-s en 9 selon DECFO. Alors que leur statut, dans certains lieux du canton, a déjà été rendu précaire par l'introduction de la semaine de 4 jours au CIN, le DFJC semble vouloir les colloquer en 8 avec 24 périodes pour un plein temps. La SPV ne cautionne en aucune manière cette volonté, qui n'a pas été négociée. Si nécessaire, des recours seront donc déposés.

Maître-sse-s de Travaux manuels: La situation actuelle les place au même niveau salarial que les porteurs de BFC 2. Classé-es en 10, ils et elles sont donc particulièrement déclassifié-es par DECFO-SYSREM. Leurs cursus sont divers: insituteurs+brevet de TM ou porteurs de BFC1/2+brevet de TM, notamment. En toute logique DECFO, les seconds devraient être notamment définis comme "maître d’enseignement académique".

Au vu de leur classement, les enseignant-e-s de TM sont écartés des mécanismes de l'article 10, appliqués à celles et ceux qui sont classés en 11*. Cette situation, qui les rend doublement perdant-e-s, est inacceptable.

De plus, quand ils enseignent d'autres disciplines, la volonté de l'employeur est de les rémunérer selon 2 contrats (10 pour la part TM et 11* pour l'autre part). Cette situation n'a pas été négociée et n'est pas cautionnée par la SPV. Elle est non seulement injuste, mais de plus ingérable et évolutive selon les années… (Les enseignant-e-s d'économie familiale / cuisine sont, peu ou prou, dans une situation semblable).

Une attention particulière sera accordée à ces catégories. En lien avec leurs associations respectives, des demandes de reclassification seront déposées.

Enseignant-e-s généralistes du CIN, du CYP 1 et du CYP 2 : Ils et elles sont revalorisé-e-s. Cependant, dans un premier temps une solution équitable doit être trouvée pour celles et ceux qui exercent la responsabilité de praticien-formateur (négociation avec le DFJC le 15 décembre).

Rapidement, le combat pour l'extension des mécanismes offerts au secondaire (gain d'une classe après 15 ans de pratique et des tâches particulières; cf.art.10 de la convention) sera engagé. La revendication d'une heure de décharge a déjà été déposée devant la Cheffe du DFJC le 1er décembre dernier.

Enseignant-e-s généralistes qui travaillent au secondaire : La logique des diplômes les maintient en 9. Cette situation est inéquitable. Elle a déjà été dénoncée auprès de l'employeur. Des recours devront être déposés.

Enseignant-e-s du Secondaire I et de l'OPTI : Il y a des gagnant-e-s et des perdant-es dans les chaînes permettant de mettre en oeuvre les mécanismes de l'article 10 de la convention. Le comité est attentif à cette situation. Là aussi, après évaluation de la situation, des recours seront déposés.

Un Majuscules spécial DECFO vous parviendra dans la semaine qui précède le congé de fin d'année. Il reprendra ces questions et donnera toutes les indications utiles relatives à la nouvelle fiche de paie et à l'avenant à votre contrat.


Enfin, comme l'assemblée des "perdants" de la FSF l'a décidé dans une résolution le 8 décembre, le Comité cantonal de la SPV vous invite à rejoindre la MANIFESTATION du 10 décembre (SPEV, Rue Caroline, Lausanne) à 17h30, sous le double mot d'ordre: RÉ-ENCLASSEMENT des DÉVALORISÉS et PLEINE INDEXATION des SALAIRES et de la GRILLE SALARIALE! En revanche, le comité de la SPV n'appelle pas à la grève les 10 et 11 décembre.


Comité cantonal de la SPV, le 9 décembre 2008