Motion Buhlmann (nouveau statut horaire des enseignants du secondaire): les arguments pour dire NON


La SPV a constamment dénoncé les inéquités de traitement entre maîtres de ce canton.
Une motion parlementaire propose 27 périodes pour les enseignants du secondaire I.
Pourtant la SPV dénonce les conditions posées par cette proposition…
Retrouvez l'essentiel du courrier envoyé aux député-es.


La SPV a dénoncé à de réitérées reprises les inégalités de traitement intervenant entre les diverses catégories d’enseignants, issues notamment des modifications légales introduites en 1985. La SPV relève que ce niveau d’inéquité est rehaussé par la récente promulgation de l’ordonnance fédérale sur l’âge de la retraite (âge minimum de relevé à 58 ans).

C’est pourquoi la SPV relève avec satisfaction que l’on se penche sur la recherche de l’équité dans la fonction enseignante, notamment en ce qui concerne le nombre de périodes d’enseignement.


Pourtant, pour les raisons exposées ci-après, la SPV estime qu\\\'il convient de refuser les propositions de modifications du temps hebdomadaire des enseignants de l’école obligatoire, telles que développées dans la présente motion.


1. En octobre 2001, en réponse aux propositions de Charles Favre d’augmenter le temps hebdomadaire de l’ensemble des enseignants de l’école obligatoire à 28 périodes, la SPV a pris formellement position en demandant l’ouverture dans les plus brefs délais de négociations sur la baisse du temps d’enseignement à 25 périodes pour les maîtres et maîtresses breveté(e)s, du primaire et du secondaire I et une revalorisation salariale des maîtres et maîtresses breveté(e)s. Cette revendication reste celle de la SPV.


2. Pour les enseignants du secondaire I qui enseignent actuellement 28 périodes (maîtres de VSO et VSG, mais aussi certaines catégories de spécialistes), la diminution d’une période hebdomadaire est compensée par deux ans de plus de travail, par l\\\'alignement sur les conditions de retraite des licenciés. Et rien n\\\'indique concrètement que des dispositions particulières et transitoires puissent être obtenues pour cette catégorie de maîtres.

Quant aux collègues qui assurent actuellement 25 périodes hebdomadaires à temps plein, l’augmentation proposée par la motion est de l’ordre de 3 semaines annuelles de travail.


3. Les enseignants des degrés du primaire (instituteurs et enseignants généralistes issus de la HEP-VD I) sont une fois de plus laissés sur le bord du chemin.

Selon la présente motion, les enseignants des degrés primaires continuent d’enseigner 28 périodes hebdomadaires pour un plein temps, alors qu’aucune assurance ne peut leur être donnée sur une prochaine revalorisation salariale et au moment-même où l’âge minimum où ils peuvent bénéficier de la retraite a été augmenté d’une année.


4. De nombreux enseignants dispensent des cours tant au primaire qu’au secondaire. Cette proposition induira dès lors de nouveaux coûts liés à la gestion administrative de leur salaire et de leurs dossiers.


5. Défendant un objectif de revalorisation de la profession enseignante, et dans le contexte de la refondation de la HEP-VD, la SPV rappelle qu’elle revendique un volume de formation identique pour l’ensemble des enseignants de l’école obligatoire.


6. Comme l’ensemble des fonctionnaires de ce canton, par des ponctions salariales, les enseignants vaudois ont largement participé, participent et continueront de participer à la volonté d’assainissement des finances cantonales.


Pour les raisons exprimées ci-dessus, la SPV ne peut soutenir la présente motion en sa forme actuelle.

Elle estime néanmoins et rappelle de manière déterminée que la question de l’égalité de traitement statutaire est à considérer comme un élément premier si l’on désire donner du coffre à la motivation des enseignants vaudois, notamment dans le développement du travail en équipe au sein des établissements de la scolarité obligatoire.

Une fois que des certitudes auront été obtenues sur les cursus de formation respectifs des enseignants de l’école obligatoire proposés par la HEP-VD II, après que soit intervenue une réelle revalorisation salariale des enseignants des degrés primaires et lorsqu’un qu’un cahier des charges des enseignants (comme le demande notamment la motion Gérard Dyens, du 14 novembre 1994 , à laquelle il n’a pas encore été répondu) sera établi, cette question doit être reprise dans un cadre plus général.


Comité cantonal de la SPV. 30 septembre 2005