Une école coupée dans son élan


Communiqué de presse de la SPV à la suite de la publication du premier bilan de la coupe de 3% dans l’enveloppe pédagogique de l’école vaudoise


La Société pédagogique vaudoise (SPV) a pris connaissance du premier bilan de la coupe de 3% dans l’enveloppe pédagogique de l’école vaudoise, présenté par le Département de la Formation et de la Jeunesse (DFJ), ce jour, en conférence de presse.

Tel que la SPV l’avait évalué et dénoncé dès l’annonce de cette coupe en avril 2004, les impacts sont sévères et laissent de larges inconnues sur les choix à venir que devront mener les responsables politiques de ce canton.


Si, comme l’a formulé Mme Anne-Catherine Lyon, Cheffe du département, le cœur de l’école bat encore à relative satisfaction, elle est en train de perdre son âme et se voit coupée dans son élan.

La SPV relève que les effectifs des classes sont en hausse dans pratiquement tous les degrés : 200 classes de plus qu’en 2003 sont maintenant en sureffectif. Près de 30% des classes enfantines et primaires vaudoises dépassent les normes à l’enclassement, ainsi que plus de la moitié des classes de VSO.

Alors même que c’est bien souvent la volonté de préserver un effectif supportable qui a prévalu dans les choix menés par les établissements, force est de constater une baisse significative des périodes dévolues à la promotion du travail en équipes de maîtres (chef-fes de file, concertation, formateurs en établissement). Ce constat, auquel il faut adjoindre les coupes drastiques dans la formation continue, ne manque pas d’inquiéter celles et ceux qui estiment que le temps où le maître seul pouvait gérer les apprentissages est révolu.

Alors que la fracture numérique est avérée et que la gestion des médias électroniques est une des responsabilités fortes et émergente de l’école, près du quart des périodes d’animation en cette matière ont été supprimés.

Alors que les études scientifiques, relayées par nos collègues professeurs de sport, montrent que l’obésité touche un enfant sur cinq et que bon nombre d’enfants arrivent à l’école en état de quasi handicap corporel, le nombre d’heures consacrées à l’animation en sport sur le plan de la santé a été très fortement réduit.


Enfin, sur le plan de l’emploi, la SPV rappelle que ce sont près de 170 collègues travaillant à temps partiel qui ont été contraints de réduire leur nombre d’heures d’enseignement. De fait ces collègues sont au chômage partiel et ne bénéficient d’aucune compensation. Si l’on y rajoute les quelque 100 collègues non engagés ou dont le contrat de durée déterminée n’a pas été renouvelé, c’est bien près de 150 postes d’enseignants qui ont fait les frais de cette opération.

Dans la perspective de nouvelles coupes programmées par le Conseil d’Etat à l’horizon 2006 et 2007 (à hauteur de 1% du budget) et même si des assurances ont été données par Mme Lyon sur le fait que la rentrée 2005 ne verrait pas de nouvelle péjoration, la SPV s’adresse solennellement au politique et l’invite à choisir le projet d’école qu’il souhaite voir être conduit dans ce canton. La SPV rappelle qu’à l’heure où, plus que jamais, les tâches éducatives et de lien social sont remises à l’école obligatoire, toute nouvelle péjoration des conditions offertes aux élèves de ce canton ne manqueront pas de conduire à de graves conséquences.