Quels chantiers!


La négociation qui s’engage avec le DFJ et l’Etat, qui devrait permettre, notamment, une juste application des éléments issus de la nouvelle Loi sur le personnel dans le secteur de l’enseignement, comporte de tels enjeux que l’on est saisi de vertige.


Le périmètre qui se dessine occupe un espace tel que, sans être pessimiste, on se demande bien comment pourront être réglés, et définis sur le plan légal et réglementaire, des dossiers qui doivent être bouclés à l’automne! Qu’on en juge ! Il ne s’agit pas moins des :



- mise au point des modalités d’application de l’accord du 10 avril 2001 (en particulier les décharges en fin de carrière et les congés sabbatiques), dans laquelle il s’agit d’inclure l’étude des mesures compensatoires concernant les HES et la HEP, ainsi que le cas des 70 enseignants spécialisés qui cotisent à la caisse de pensions de l’Etat ;


- modalités d’engagement et d’emploi (bascule entre l’ancien et le nouveau droit, transformation des contrats d’engagement du personnel en fonction au 1er janvier 2003, lieu et autorité d’engagement, temps d’essai, en particulier);


- cahier des charges et définition des temps de travail de l’enseignant;


- entretien d’appréciation;


- formation continue et répartition sur les temps de travail;


- statuts horaires respectifs des brevetés et licenciés (postulat Rapaz);


- rôle des associations et syndicats sur le lieu de travail;


- rôles respectifs des conférences des maîtres et des directions d’établissement;



Enfin, cerise sur le gâteau :



- classification intermédiaire des maîtres issus de la HEP (les premiers «diplômés HEP spécialistes » sortent au début 2003 et les premiers « diplômés généralistes HEP » en juillet 2003 – les quelques 40 collègues qui sur la lancée de l’obtention de leur brevet EN 2002 prolongent leurs études d’une année afin d’être estampillés HEP ! Bientôt seront diplômés les maîtres semi-généralistes engagés dans la formation passerelle…)


L’ancienne COPAR (commission paritaire Etat-associations), encore en fonction jusqu’en janvier 2003, a été saisie de cette classification intermédiaire, alors même que le chantier DECFO (description des emplois et classification des fonctions) doit revoir l’ensemble des classifications (dont celle des fonctions enseignantes, évidemment).


Dans ce cadre, les brevetés de l’Ecole normale ne sauraient être les dindons d’une farce qui dure maintenant depuis plus de 30 ans.


La SPV n’acceptera pas une dévalorisation des maîtres issus des anciens instituts de formation, en particulier des Ecoles normales. Il faudra trouver un juste chemin: ou l’on attend les résultats de l’opération DECFO pour l’ensemble des maîtres et, dans ce cas, les diplômés HEP doivent être alignés sur les actuelles fonctions; ou la revalorisation salariale liée à la nouvelle formation en HEP doit pouvoir être étendue au plus tôt à l’ensemble des collègues actuellement en fonction. Des éléments de conversion des brevets peuvent être trouvés. Nous entrerons en cette matière à la seule condition que ces éléments soient assez “légers” pour que l’écrasante majorité des collègues puissent facilement y répondre!



Sur le plan pédagogique, les incertitudes sont également nombreuses: une pétition demandant le retour aux «semestres » a circulé dans les salles des maîtres au mois de juin dernier; l’initiative libérale demandant des notes et des moyennes dès le CYP 2 devrait bientôt être soumise au peuple; l’arrêt du tribunal fédéral du 24 janvier 2002 a rendu la position des conseils de classe et des conférences des maîtres extrêmement fragile lors de l’orientation en fin de CYT; enfin, le débat sur les filières est toujours ouvert et la volonté d’intégration du maximum d’élèves dans les classes ordinaires plus que jamais d’actualité.



Le comité cantonal tient à s’appuyer sur une meilleure connaissance des attentes des membres de la SPV. C’est l’objet du questionnaire de rentrée dont nous attendons un retour signifiant. Au vu des éléments en jeu en cette rentrée 2002, il n’est pas impossible qu’une Assemblée extraordinaire soit convoquée à l’automne!