Madame Lyon au DFJ


Leader maximo…


Les «jeux» sont faits.

Le DFJ a, en la personne d'Anne-Catherine Lyon, trouvé une nouvelle cheffe forte d'un large capital de confiance. Sa capacité de travail et son volontarisme largement reconnus doivent dès à présent prévaloir. Tout doit être mise en oeuvre pour favoriser la «pacification» du débat sur l'école vaudoise, dans une sérénité dynamique.


Si la campagne électorale a vu l'école (plus que la formation…) devenir «le» sujet incontournable des discours de cantine et des débats médiatiques, le moins que l'on puisse dire est que tout cela n'a souvent pas volé bien haut. Il s'agit maintenant que la cheffe du département et le nouveau gouvernement vaudois empoignent les dossiers avec la perspective qui prévaut aux hommes et femmes en responsabilité, que l'on dépasse le déclamatoire et que l'on cherche des solutions équilibrées. Dans ce sens, le DFJ et le Conseil d'Etat savent trouver en la Société pédagogique vaudoise un partenaire de bonne foi, à même de construire des points d'équilibre. La SPV continuera de défendre pied à pied des axes pédagogiques forts et novateurs, mais aussi de tout mettre en oeuvre pour assurer aux collègues un statut à la hauteur des responsabilités qui leur sont confiées. Il nous semble bon de le réaffirmer en ce début de législature.


Mais, l'approche co-constructive - d'ami-critique - que nous soutenons nécessite de pouvoir trouver un interlocuteur assuré de ses positions et susceptible de saisir la complexité des dossiers. Et ceux-ci, dans l'école obligatoire, sont nombreux. Ce sont notamment, pour mémoire: la clarification des responsabilités de «garde» et pédagogiques, notamment au cycles enfantin et primaire, par la mise sur pied d'offres parascolaires coordonnées avec les horaires des écoles; la recherche de solutions véritablement volontaristes pour lutter contre l'échec scolaire (rebondir après PISA); une détermination forte sur la politique des langues (plus de français? autrement? «fatalité» de l'allemand comme première langue 2 et, dès lors, anglais dès la 5ème? gestion des langues de l'immigration à l'école…); l'intégration des technologies de l'information et de la communication; la redéfinition de la transition école-métier, notamment par une meilleure approche de l'école de perfectionnement; la volonté de placer devant leurs responsabilités les 70% d'entreprises vaudoises qui ne forment pas d'apprentis; la clarification des responsabilités - au niveau de l'établissement et de l'Etat - dans la gestion des établissements par enveloppe pédagogique; le suivi de la mise en oeuvre de la HEP; et, enfin, la revalorisation du statut professionnel de l'enseignant (salaire des maîtres généralistes du primaire, cahier des charges, résolution de la différence de statut horaire entre brevetés et maîtres issus de l'Université…).


Si nous avons souvent relevé que le DFJ et l'école vaudoise avaient besoin de stabilité, nous ne militons pas pour la paix des cimetières et n'appelons pas pour autant à une nouvelle glaciation!

Dès lors, la tête du DFJ se doit maintenant assurer un leadership reconnu, d'affirmer des positions claires, d'être porteuse de convictions, d'éviter les louvoiements et les flous pas même artistiques dont nous avons été trop souvent gratifiés. Être à la tête de l'école vaudoise doit être perçu comme un missionnariat, dans la volonté permanente de fédérer les attentes (souvent contradictoires) des parents, des collègues et des divers milieux de la «société civile». Mission impossible? Nous ne le croyons pas.

On entend souvent que les «profs» se complaisent dans le larmoyant, la plainte et la défense de leurs intérêts propres… Nous sommes tous prêts à relever la tête et les défis dont nous charge la société. Mais, pour ce faire, nous devons être reconnus, entendus… défendus! Trop de collègues nous disent qu'ils ont perdu leurs repères, qu'ils ne savent plus à quoi ils participent, qu'ils luttent dans le désert. La première tâche est maintenant de rassurer. Mais aussi de trancher! En se positionnant comme «leader maximo», en endossant le costume dynamique du porteur des réformes, en affirmant la complexité, en misant sur l'avenir et le refus des solutions simplistes, Madame Lyon a tout à gagner. Si elle ne le fait pas, si elle ne réussit pas le numéro d'équilibriste qui consiste à faire vivre un espace où l'école et les enseignants puissent retrouver la sérénité dans le dynamisme, nous mettons notre main au feu qu'elle ne survivra pas à la législature qui commence aujourd'hui. On avait tous les ans le psychodrame de l'enclassement, (est-on sûr que c'est bien fini?), nous n'avons pas besoin, tous les quatre ans, d'un psychodrame électoral!