Conférences de Serge Tisseron et Jean Dumas


Serge Tisseron et Jean Dumas seront à Vevey le 24 septembre prochain pour deux conférences données dans le cadre de la journée d’étude du Réseau suisse d’écoles en santé qui a pour thème : "Lécole face aux nouvelles formes de violences : quel rôle, quelle place et quelles limites ?" . L’entrée est libre mais l’inscription nécessaire.


Les établissements scolaires sont de plus en plus souvent touchés par de «nouvelles formes de violence» (happy slapping, intimidation / harcèlement, viols collectifs, etc.). Que celles-ci se déroulent dans l’école même ou à l’extérieur, ils en subissent les conséquences et le climat scolaire s’en ressent.

Conférence 1. "Penser les relations sociales, l’identité et la violence des jeunes à l’ère du virtuel", Serge TISSERON, psychiatre et psychanalyste, docteur en psychologie et directeur de recherches à l’université de Paris X-Nanterre


Les technologies du virtuel ne transforment pas seulement les manières d’entrer en contact et de créer des liens. Elles changent aussi la relation avec soi et sa propre image, le rapport aux autres, la façon d’envisager les images et enfin les formes de la connaissance. Il en résulte de la part des jeunes de nouveaux comportements. Certains d’entre eux relèvent de la crainte devant l’avenir, mais d’autres constituent autant de tentatives de s’adapter le mieux possible à ce qu’ils imaginent de cet avenir. C’est pourquoi, même lorsque ces tentatives échouent, il est essentiel de les apprécier dans leur intention adaptative autant que dans leurs effets parfois destructeurs. Enfin, ces comportements dessinent peu à peu une nouvelle culture qui n’est plus celle du livre, mais celle des écrans, qu’il est essentiel de connaître.


Conférence 2. De l’incivilité à la violence scolaire : logique individuelle et logique sociale, Jean DUMAS, docteur en psychologie clinique de l’enfant et professeur à l’université de Genève


Les violences qui perturbent régulièrement de nombreuses écoles et font parfois la une des journaux ne sont pas toutes l’affaire de « mauvais éléments » atteints d’un trouble pathologique du comportement. Ces violences sont aussi l’expression extrême, chez des jeunes sans graves difficultés, des incivilités quotidiennes que de nombreuses sociétés tolèrent aujourd’hui à tout âge. C’est dire qu’une logique sociale est aussi importante qu’une logique individuelle pour comprendre ces violences ; et que, pour en diminuer l’ampleur et les conséquences parfois désastreuses, il ne suffit pas de faire appel à divers professionnels de l’éducation ou de la santé. Une solution à la taille du problème nécessite un dialogue social et un nouvel échange de civilités qui sont l’affaire de tous.