Est-ce une offense que de s’intéresser au niveau de formation respectifs des parents et des maîtres-ses généralistes ?


« Les enseignants sont confrontés à des parents de mieux en mieux formés et sont empruntés par leur infériorité ».
C’est, résumé, un élément proposé par Mme Lyon, le 15 juin dernier, dans sa présentation de l’avant-projet de Loi sur la HEP-VD 2.
L’argument a choqué des collègues.


Face à de nombreux appels, le président de la SPV a transmis aux intéressés le texte ci-dessous. Ce communiqué a été validé par le comité de la SPV, le 5 juillet.


De récents propos rapportés de Mme Anne-Catherine Lyon, Cheffe du département de la Formation et de la Jeunesse, relatifs à la future formation des enseignants généralistes ont blessé des collègues.

Mme Lyon y faisait état de l’écart de formation qui tend à se creuser entre les enseignants généralistes et l’ensemble des professions. Cet écart, relevait Mme Lyon, pose une question en termes de reconnaissance de la profession et de son autorité par les parents.


Des collègues ont interpellé la SPV à ce propos et lui ont demandé de réagir.


Aujourd’hui, tout en reconnaissant que les enseignants généralistes en place - dont le parcours de formation est ce que l’Etat a défini jusqu’ici - pourraient être stigmatisés par les observations de Mme Lyon, la SPV atteste néanmoins la part de vérité contenue dans les affirmations de la Cheffe du département.


Comme le Syndicat des enseignants romands (SER), la SPV fait le constat que, dans les 20 dernières années, le volume et le niveau de la quasi totalité des professions de notre pays a été largement revu à la hausse : Il n’est pas rare, par exemple, de voir un jeune, quittant le gymnase avec sa maturité en poche, embrasser une formation qui conduit à un CFC en quatre ans. De fait, ce futur parent possèdera un volume de formation supérieur à celui demandé jusqu’ici aux maîtresses et maîtres généralistes.

A un autre niveau, les enseignants de la VSO notamment font aussi ce constat : les exigences des formations qui conduisent à un CFC interdisent de fait à bon nombre d’élèves d’y accéder directement à l’issue de la scolarité obligatoire…


Face à ces évolutions, la relative stagnation de leur formation interdit aux instituteurs/généralistes de progresser justement sur l’échelle générale des professions.

Elle confirme l’adage « petits élèves, petite formation et finalement… petits salaires ! ».


La SPV rappelle enfin que l’argument de Mme Lyon a d’abord été défendu par les syndicats d’enseignants, qui relèvent par ailleurs que la fuite en avant des diplômes pose des questions de fond à nos sociétés occidentales.

C’est un des arguments qui ont conduit le SER et la SPV à militer pour une formation des généralistes conduite au même niveau que celle de leurs collègues spécialistes du secondaire I.


Mais il est vrai que cette thèse est sans doute plus facilement accessible si elle est mise en avant par la profession - et les associations qui la représentent et la défendent - que si elle provient de l’employeur présent ou futur.

Communiqué de la SPV, 3 juillet 2006