Résultats romands de PISA: communiqué de presse de la SPV
Enquête internationale PISA 2000 / résultats romands et vaudois
Prendre le temps de la réflexion…
La Société pédagogique vaudoise a pris connaissance du rapport issu de l'enquête PISA 2000 de l'OCDE sur les compétences des élèves romands de 9ème année.
Nous prenons acte du fait que les performances des élèves suisses romands de 9ème année se trouvent dans la moyenne des pays occidentaux, à l'instar de ce que l'on observe pour leurs camarades de l'ensemble du pays.
A ce stade, nous pouvons relever un certain nombre d'éléments susceptibles d'éclairer la compréhension des acquis et des manques des élèves, ainsi que l'approche de la politique scolaire développée dans notre canton.
Mais nous mettons en avant qu'aucun facteur ne saurait à lui seul expliquer les variations de performances observées.
Nous relevons en premier lieu que les élèves vaudois dont les compétences ont été testées lors de l'enquête PISA 2000 sont issus de classes «ancien régime». Ils ont été orientés en fin de 5ème année et n'ont pas bénéficié des réformes initiées dans le cadre d'EVM. Dans ce sens, les manques constatés ne peuvent que justifier les modifications de pratiques défendues par la SPV et partiellement mises en oeuvre par la réforme EVM.
Sans préjuger des suites à donner aux interrogations posées par l'enquête PISA, il est évident que l'institution devra répondre à un certain nombre de questions. Il s'agit notamment,
- pourquoi les filles réussissent mieux que les garçons en français; et pourquoi l'inverse reste vrai en mathématiques ?
- pourquoi reste si prégnant le lien entre l'origine socioculturelle des élèves et leurs compétences en fin de scolarité ?
- pourquoi le taux d'absentéisme des Vaudois lors du passage de l'épreuve est plus du double de celui des autres cantons romands, Genève excepté ?
- d'éclairer les liens qui peuvent exister entre
- le temps consacré à l'étude du français et les performances obtenues;
- la fréquentation de cours d'appui et la faible amélioration qui en résulte;
- le travail fourni à domicile et les performances mesurées en classe.
A ce stade, certains éléments nous apparaissent néanmoins préoccupants, ce sont en particulier:
- le fort pourcentage (13%) d'élèves vaudois qui n'atteignent pas le niveau de compétence minimal (niveau 2) en littéracie de textes;
- les écarts constatés entre les élèves les plus performants et ceux en difficulté qui semblent caractériser un système qui tend plus à classifier qu'à intégrer;
- le fort taux de recouvrement de performances constaté entre les trois voies du secondaire, tout se passant comme si, une fois la sélection établie en fin de 6ème (orientation dans laquelle le français et la compréhension de textes a une importance première), le maintien dans la voie tenait plus au profil défini lors de l'orientation qu'aux compétences réelles des élèves, les notes scolaires obtenues ne semblant avoir qu'une très faible relation avec les compétences mises en relief par l'enquête PISA.
Si nous ne nions pas l'importance des résultats de l'enquête PISA, nous rappelons que le contenu de l'école est un compromis permanent. Ainsi, si les compétences cognitives sont de première importance, il n'en demeure pas moins que l'école ne peut pas tout faire, à plus forte raison quand on considère, notamment, le caractère exponentiel des tâches de socialisation dont la charge la société.