30 périodes au CYT; Ne pas déscolariser!


Déjà discutée - et rejetée! - au sein de la Table ronde, la question du temps de présence des élèves au CYT (dans le sens d'une diminution) revient par voie parlementaire (postulat du député libéral Olivier Rapin, notamment).


Le comité de la SPV s'oppose fermement à cette nouvelle approche purement comptable, qui apparaît comme une contre-mesure, tant à la diminution du nombre de directions (position de l'ADESOV), qu'à l'augmentation du nombre de périodes enseignées des licenciés et spécialistes.



La position du comité, développée ci-dessous a été portée devant la Commission consultative de l'enseignement.

Nous estimons que les approches financières à de vrais questions structurelles et pédagogiques doivent maintenant cesser. Ces déstabilisations constantes ne sont plus tenables. Il ne s'agit pas pour le comité de refuser tout changement, nous n'estimons évidemment pas que tout est parfait dans l'Ecole vaudoise, mais, à ce stade, nous avons choisi la fermeté, selon les termes et arguments suivants:


A l'heure où l'ensemble de la classe politique affirme l'importance de la formation et charge l'école de nouvelles missions, tant sur le plan de l'instruction (techniques de l'information et de la communication, apprentissage des langues, …) et de l'éducation (prévention des «incivilités» par l'éducation aux citoyennetés, notamment), la SPV juge extrêmement dangereuse toute approche qui conduirait à une nouvelle déscolarisation.

Les conséquences d'une diminution du nombre de périodes d'école sont immédiatement prévisibles, notamment par:

Au plan social

l'exacerbation des fractures sociales, tel élève mettant à profit ces périodes scolaires libérées pour un développement personnel encadré, tel autre étant simplement à la rue;

le paradoxe qui consiste à vouloir diminuer le temps scolaire, alors que l'on tente actuellement de trouver une solution aux demandes fortes et multiples d'accueil de l'enfance hors du temps de classe (motion Cohen-Dumani; initiative du Parti socialiste vaudois; expériences d'harmonisation des horaires)

Au plan pédagogique

la fragilisation du cycle de transition, maillon essentiel du cursus scolaire en tant que lieu et temps de l'orientation;

la déstabilisation de la gestion du plan d'études et des objectifs d'apprentissage, alors que la version 2001 vient à peine d'être communiquée aux collègues ;

l'engagement d'une négociation délicate sur la grille-horaire entre les responsables des diverses disciplines enseignées1 .

Au niveau de l'emploi

la diminution d'un nombre conséquent de postes offerts à nos collègues et les risques de chômage, alors que, paradoxalement, d'autres secteurs de l'enseignement sont menacés de pénurie.



Pour la SPV, le temps scolaire n'est pas un tabou.

Néanmoins, si de nombreux témoignages font état d'une transition parfois douloureuse entre le CYP 2 et le CYT, l'augmentation de 4 périodes d'enseignement n'en consiste pas moins qu'un des éléments. Il conviendrait de citer également le passage à la plurimagistralité, la découverte de nouveaux lieux de travail et de nouveaux camarades, ainsi que la perspective de l'orientation.


Ainsi, il nous apparaît que ce dossier pourrait être abordé de manière moins technique et comptable, notamment pas une nouvelle définition des journée et semaine de l'élève ou l'initiation d'une étude sur les conséquences intervenues lors du passage des périodes d'enseignement de 60 à 45 minutes.


Coup de canif grave dans l'accord sur la nouvelle loi sur le personnel et la caisse de pensions, par le passage en primauté de cotisation à partir d'un plafond salarial annuel de 100000 francs; proposition d'augmentation du temps d'enseignement des brevetés et spécialistes; diminution du nombre de périodes enseignées au CYT… Il s'agit là de nouvelles attaques claires contre les fonctionnaires, les enseignants et les prestations de l'école.

Le comité saura s'en rappeler quand il s'agira d'évaluer les candidatures au Grand Conseil et au Conseil d'Etat, en mars prochain.